FR

On est parties avec cette idée de faire un voyage utopique, initiatique. Qu’est que ça veut dire ?
On ne saura pas dire avec précision. De tout laisser derrière nous, de partir dans un camion Volkswagen années 90 direction Est. De suivre des paysages inconnus, devenus arrière-plans des souvenirs collectifs ponctuées par les fous rires et les inside jokes, portées par une playlist. Track 1, track 2, track 3… du garage au coldwave, selon le paysage et le mood, de la techno pour la ville et des oldies pour la campagne, du dreampop et des synthés pour les trajets du soir, cherchant un lieu pour se garer en mode sauvage.
Avant de partir, quelqu’un nous a dit que si on allait en Roumanie, il fallait qu’on trouve Giurgiu. Qui est-ce ? On ne sait pas, mais les indices de son chemin sont partout où on va. Giurgui, et (son cousin ?) Giorgio sont là jusqu’à notre arrivée à Bucharest, ils sont aussi là en traversant les montagnes du nord de l’Italie. Giurgiu, on le retrouve sur les panneaux des routes, on le voit musclé et torse nu en train de couper du bois dans un calendrier campagnard dans un hôtel à Craïova, où on s’est rendues prendre une douche. Il commence à nous suivre sur Instagram. Comme le chiffre 42, il devient le fil rouge de notre voyage, à la fois l’énigme et sa réponse cryptée. Giurgiu, c’est notre « Godot » Roumain.

EN

We leave with the idea of making a utopian, initiatory journey. What does that mean?
We won’t know exactly. To leave everything behind, to leave in a 90’s Volkswagen truck towards the East. To follow unknown landscapes, which have become the backdrop for collective memories punctuated by laughter and inside jokes, carried by a playlist. Track 1, track 2, track 3… from garage to coldwave, depending on the landscape and the mood, techno for the city and oldies for the campaign, dreampop and synths for the evening light, looking for a place to park in wild mode.
Before we left, someone told us that if we were going to Romania, we had to find Giurgiu. Who was it? We don’t know, but clues to his presence are everywhere we go. Giurgiu, and (his cousin?) Giorgio are there until we arrive in Bucharest, they are also there when we cross the mountains of northern Italy. Giurgiu, we find him on the road signs, we see him muscular and shirtless chopping wood in a country calendar in a hotel in Craiova, where we went to take a shower. He starts following us on Instagram. Like the number 42, it becomes the red thread of our journey, both the puzzle and its cryptic answer. Giurgiu is our Romanian « Godot ».

Hilary Galbreaith